Jean Tremblay
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ceinture | grade | année/pratique | âge | occupation | lieu de résidence | ||
Jean Tremblay | Noire | 2e dan | 39 ans | 69 ans | Gestionnaire | Sainte-Foy |

Quelques mois plus tard, Jacques est retourné à Montréal et a été remplacé par Robert Tighe, qui était l’instructeur à Jonquière. Puis le dojo s’est regroupé au cégep de Chicoutimi, où j’ai eu le plaisir de pratiquer avec une centaine d’autres débutants et ceintures de couleurs. Il faut dire que le karaté commençait à se faire connaître au Québec. Les premiers films d’arts martiaux avaient suscité un engouement pour cette discipline. Je regardais avec envie les ceintures avancées, les ceintures brunes, et me disais qu’un jour j’aimerais atteindre ce niveau. J’osais à peine imaginer qu’un jour je pourrais porter une ceinture noire. L’une de ces ceintures avancées, un jeune homme de 16 ans, répondant au nom de Denis Houde, avait de l’énergie à revendre. J’étais loin de me douter qu’un jour, il serait mon instructeur et qu’environ 30 ans plus tard, il obtiendrait son grade de sixième Dan.
À l’été 1974, j’ai eu la chance de participer à mon premier camp d’été. Un souvenir inoubliable pour la ceinture verte que j’étais. Le camp avait lieu à l’école de foresterie de Duchesnay, au nord de Québec. Plus d’une centaine de personnes y participaient. Ce dont je me souviens, c’est de la rigueur des entraînements de l’époque. Au premier cours, on avait exécuté 1000 mae-geri (coups de pied). Après quelques centaines, mes jambes tremblaient, et après mille, elles étaient en gélatine. Lors d’un entraînement en salle, le Sensei (l’instructeur), nous avait tellement sollicités que deux ou trois ceintures noires étaient sorties à l’extérieur pour restituer. Leur détermination l’emportant, elles étaient revenues terminer le cours comme de vrais guerriers. Durant la nuit, le dortoir résonnait du cri des dormeurs qui étaient exténués et dont les rêves martiaux servaient probablement d’exutoire au stress des journées de cours extrêmes. Heureusement, les méthodes d’entraînement ont changé et on ne voit plus ce genre de choses aujourd’hui.
À l’automne 1974, je déménageai à Québec et commençai à m’entraîner au Dojo de Roger Massicotte sur la rue Sainte-Agnès. C’est là que je revis mon premier entraîneur, Jacques Dussault, passer son grade de 2ième Dan. Je le revois encore, lors de son examen, s’envoler comme une hirondelle en faisant le kata Empi. Empi signifie littéralement le vol de l’hirondelle. Cette image est toujours restée gravée dans mon esprit et elle m’a incité à recommencer le karaté après plusieurs années de relâche. En effet, de 1974 à 1986, le karaté fut complètement absent de ma vie. Les études au baccalauréat et à la maîtrise en biologie, un déménagement en Outaouais, l’arrivée de mes 2 enfants, ainsi qu’un autre déménagement en Abitibi, ont tous été des facteurs qui ont contribué à me tenir à l’écart du karaté. Mais je me disais qu’un jour je recommencerais. En attendant le retour au karaté, je fis surtout de la course de longue distance et courus même le marathon de Montréal en 3h11.
C’est finalement en janvier 1987, quelques mois après mon retour à Québec, que je me suis inscrit à des cours de karaté au cégep de Sainte-Foy. J’avais 31 ans. Il y avait deux bons instructeurs qui se partageaient les cours, soit Jean Lachance et Denis Houde. Tous les deux venaient d’obtenir leur 4ième Dan. Et oui, le jeune homme de 16 ans que j’avais connu au Saguenay avait vieilli et il n’avait pas arrêté de s’entraîner, lui. Son exemple avait de quoi me motiver.
Durant les 10 années qui suivirent, je m’entraînai régulièrement 3 ou 4 fois par semaine et participai à tous les stages qui étaient offerts à Québec. J’ai participé aussi à sept ou huit camps d’été. Avec tous ces efforts, les passages de grade se succédèrent rapidement et j’obtins ma ceinture noire en 1993. Entre temps, Denis Houde avait concentré ses efforts sur le Dojo de Québec et Jean Lachance était déménagé en Floride. La relève fut assurée par Gilles Périard et c’est sous sa gouverne que j’obtins mon grade de 2ième dan (Nidan) en 1996.
Depuis 1997, j’ai réduit la cadence des entraînements. Je vise idéalement deux séances par semaine durant l’automne et l’hiver. Ce n’est pas un manque d’intérêt, mais plutôt une réponse aux exigences du travail et aussi, malheureusement, à certains signaux que m’envoient mes articulations. Durant l’été, je réduis les entraînements car une nouvelle passion m’habite depuis environ 10 ans : celle du canot de rivière. Voir le site www.rabaska.qc.ca pour comprendre de quoi il en retourne.
Qu’est ce qui fait que près de 35 ans après avoir débuté en karaté, je le pratique encore sur une base régulière? Probablement parce que c’est ma Voie. Il y en a plusieurs pour atteindre le Sommet, mais la Voie du Karaté, le Karaté-Do, est celle qui m’a attiré et que j’ai choisie. Comme plusieurs arts martiaux traditionnels japonais, le Karaté Shotokan véhicule certaines valeurs auxquelles j’adhère : «Recherche la perfection du caractère, Sois loyal, Surpasse-toi, Respecte les autres, Abstiens-toi de conduite violente». Finalement, comme disait un maître, l’important c’est de toujours se dépasser soi-même. Il y a aussi l’ambiance du Dojo au cégep de Sainte-Foy, où l’on retrouve un instructeur passionné qui se donne sans compter ainsi que des membres avec qui il est toujours agréable de s’entraîner.
Jean Tremblay
Nidan AKJQ